L'enfant boiteux est trop lent, il peine à suivre les autres,
il les aimerait tous, mais personne ne l'attend.
Dans la caverne, un monde magique,
derrière la pierre, le rêve.
Le charme est puissant,
et le boîteux trotte tout ce qu'il peut.
Mais l'écho du son aigrelet disparaît déjà,
l'éclopé n'accède à rien.
Il reste le seul, après le passage du joueur de flûte.
S'il se lamente, il a raison. Tout lui échappe;
la sombre passion,
la folie pressante qui appelle, résonne, et qu'il ne trouvera plus.
Reste seul et bancal, avec le goût de la beauté qui se dilue,
seul parmi des sourds qui haïssent tes pensées, un absolu.
Tu peux chercher dans la ville, le dernier rat qui boite,
il sera ton compagnon, ton semblable, ton ultime frère.
5 juin 2009